vendredi 22 janvier 2010

Racisme anti-africain à la télé Algérienne
Le chaudron de l'ignorance

Un clip musical, passé quasiment inaperçue dans le fatras des clips de soutiens à l'équipe nationale, ne fait que reprendre à son compte un des pires clichés raciste anti-noir.


Une scène de jungle tropicale qui rappelle sous certains aspects le jardin d'essai du Hamma, celui là même qui a accueilli en d'autres temps, cette autre imposture intellectuelle de son temps, les scènes du film Tarzan avec Johnny Wesmuller (1).
En arrière plan des « blancs », des supporters Algériens, en témoignent leur accoutrement. En premier plan des noirs dont un devant un chaudron fumant. Les supporters blancs sont attachés à un arbre comme dans la plus ridicule des bandes dessinées qui caricature l'explorateur blanc capturé par des sauvages Africains.

Image du clip de Amine Titi

On comprend vite qu'il s'agit bien de cannibalisme. C'est ce qui est présenté dans ce qui s'apparente à un clip musical, lorsque une des « victimes » dit « ya Amine rak rouht chtitha Titi ». Le chanteur, Amine Titi n'a rien trouvé de mieux pour illustrer son clip sur l'équipe nationale en Afrique, pour la CAN et la coupe du monde, que de recourir au plus stupide des clichés racistes, les Africains cannibales. Pour l'histoire, si tant est que l'on puisse appeler cela une histoire, un enfant découvre un passeport dans les affaires des « explorateurs-supporters » et dit République Algérienne. C'est comme cela que les supporters seront sauvés d'une chtitha qui se déroule dans les cerveaux lourdauds des concepteurs du clips avant qu'elle n'aie lieu supposément dans le chaudron mis en scène. Les rythmes Africains de « olé ola na'aoudoha fi Angola » (olé ola on la refait en Angola ) c'est le titre de la chanson et même la participation d'un chanteur Africain (apparemment Kabila Congo ?) n'expieront pas la faute des concepteurs du clip.
Mais plus grave encore, c'est que ce cliché raciste est diffusé par la télévision publique Algérienne sans faire sourciller personne, notamment les responsables de la programmation de la télévision (2) prompt à censurer des images bien plus anodines.
Ce même clip, ce même concept, diffusé ailleurs aurait soulevé un tollé. Il est d'autant plus intolérable de le diffuser en Algérie alors que la chanson dit « Mandela nous arrivons ». Mais qui est Mandela ? Les Algériens ne l'ignorent pas. Un des symboles de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud n'en est pas moins un symbole de lutte contre le racisme et le racisme ce n'est pas seulement une ségrégation entre gens de couleurs différentes. Certainement que la lutte contre l'idée raciste elle même commence par la lutte contre les clichés.
Nous Algériens sommes-nous coulé depuis si longtemps dans le béton de notre ignorance que nous ne pouvons plus voir ce que nous commettons comme injures à l'humanité ?
Les clichés sur les races c'est ce qu'il y a de pire. Le noir c'est le sauvage et le cannibale, l'arabe c'est le sale et le fainéant, le juif c'est le félon et le détenteur de la richesse. Cela a cautionné l'esclavage et les conquêtes dites civilisatrices en Afrique, cela a permis la colonisation en Algérie et les massacres qui l'ont accompagné et l'extermination de millions de juifs au milieu du XXe du siècle.
Amine Esseghir


1- film datant de 1932

2- Vu en soirée sur A3 mercredi 13 janvier 2010


Cannibalisme
L'Africain noir cannibale est certainement la pire des accusations que l'humanité ait portée à une partie d'elle même quand cette pratique est probablement une des plus commune à tous le genre humain. En Europe on parle de l'homo antecessor – espèce précédent l'homme de Néanderthal - qui il ya 800 000 ans pratiquait l'anthropophagie, les preuves ont été trouvées sur les restes d'ossements humains trouvés en Espagne. Mais si 800 000 peut paraître éloigné, la culture Européenne dans l'antiquité avait mis souvent des actes d'anthropophagie devenus des mythes. Cronos mangeant ses enfants, le cyclope Polyphème qui voulait dévorer Ulysse et ses compagnons ou encore le peuple anthropophage des Lestrygons également dans l'Odyssée d'Homer. Selon Hérodote, historien du Ve sicèle avant JC. plusieurs peuples (les Massagètes, les Padéens, les Issédons, les Scythes ou encore les Thraces), avaient dans leurs traditions funéraires des rites nécrophages ou bien sacrifiaient leurs vieillards et leurs malades avant de les faire cuire pour les manger. Si nous sommes dans le mythes, pour des anthropologues comme Robert Graves, ces mythes n'émanent pas du néant et tireraient leur origine des pratiques anciennes des peuples anthropophages européens contre qui les grecs ont du se battre. Au Moyen Age le cas de Maarat Enou'man est illustratif de la pratique cannibale en tant qu'acte de guerre. Cette ville de Syrie se trouvait sur le chemin des croisés qui allaient en Palestine. En 1098 après le siège de la ville les croisés ont pu entrer à Maarat Enou'man. De nombreux historiens se fondant sur des sources concordantes (chrétiennes et musulmanes) ont établi que les croisés se sont nourris de chaire humaine. Un chroniqueur Raoul Caen écrit « À Maarrat, les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans des marmites, ils fixaient les enfants sur des broches et les dévoraient grillés ». De toute évidence les pratiques cannibale ont existé sur toute la planète qu'elles aient été exprimé en tant que rite religieux ou comme acte de survie ou expression de la haine. A.E.
Les Débats du 20 au 27 janvier 2010 (édition en kiosque)



dimanche 17 janvier 2010


Hystérie sécuritaire après un attentat raté

Pourquoi pas un scanner pour connaître vos pensées les plus intimes ?


Un déploiement de scanners comme un déploiement de force. L'objectif : contrer les tentatives d'attaques terroristes contre les avions au lendemain de l'attentat manqué du 25 décembre dernier. Un des moyens préconisé, un scanner qui déshabille les passagers.



Ce n’est pas un gadget pour pervers. Ce n’est pas des lunettes à rayon X comme on en vendait dans les années 70. Il s’agit d’un scanner qui interprète la réflexion d’ondes millimétriques. Cette technologie permet de voir si sous les vêtements se trouvent des dispositifs particuliers ou des armes. Une incursion dans l’intimité que permet la technologie au nom de la préservation de la sécurité. Une incursion dans l’intimité avant des actes supposés sur des présumés coupables. Et si pour plus d’efficacité, on essayait de percevoir l’intimité des pensées et de scruter les cerveaux avant que les gens ne passent aux actes ?

Cela n’a rien de la science-fiction. Des chercheurs britanniques ont indiqué dans un article publié au mois de mars dernier que l’on pouvait déduire ce que des individus voyaient dans un environnement virtuel en analysant l’activité de leur cerveau. Il ne s’agit pas de savoir si le cerveau est en activité, cela on sait le faire depuis longtemps, mais bien de «voir» ce que des gens voient dans leur cerveau et «lire leurs pensées» grâce à des techniques d’imagerie médicale.

L’étude concernait l’hippocampe, cette petite zone du cerveau située derrière les tempes. Théoriquement, on le sait depuis longtemps aussi, l’hippocampe collabore dans le rappel des souvenirs et dans la prévision et la visualisation d’événements futurs. Il est aussi partie prenante dans la représentation et l’orientation dans l’espace qui entoure l’individu.

Les chercheurs du Centre Wellcome Trust de neuro-imagerie (University College de Londres), c’est là où cela s’est passé, ont examiné l’activité des neurones de l’hippocampe en mettant des sujets dans des réalités virtuelles où ils devaient «se déplacer». En explorant cet espace prédéfini, les scientifiques, à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique à haute résolution, analysaient le cerveau des sujets, et plus attentivement leur hippocampe.

Quand la médecine s’en mêle

La technique d’imagerie par résonance magnétique est connue dans le monde médical. Elle permet de mesurer les changements du flux sanguin dans le cerveau et permet ainsi une évaluation de l’activité des cellules nerveuses.

En s’intéressant singulièrement aux «cellules de lieu» de l’hippocampe, ces neurones spécialisés dans la détection de ce qui environne les individus et à l’aide d’un programme informatique, les données sur l’activation de l’hippocampe qui ont été ainsi recueillies ont été ensuite analysées, en rapport avec les lieux visités par les sujets.

En regardant les données du cerveau, les chercheurs ont pu prédire exactement où les sujets étaient situés dans l’environnement virtuel. Les scientifiques ont pu «lire» la mémoire spatiale des sujets.

Cette découverte a permis de déduire des informations précises à partir de l’activité cérébrale indiquant que les informations spatiales sont archivées dans l’hippocampe de manière déterminée, et qu’il existe un modèle dans le codage des souvenirs.

Un codage de l’information dans l’hippocampe, c’est cela la véritable découverte. On indique toutefois que cette étude ouvre des voies intéressantes dans la compréhension des maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer. On souligne aussi que c’est une avancée, certes modeste, mais réelle dans la lecture de l’esprit, puisqu’en observant seulement l’activité des neurones, les chercheurs ont été capables de dire à quoi pense le sujet.

C’est probablement un aspect que ne manqueront pas de voir les développeurs de systèmes de sécurité. Les résonnances des ondes magnétiques, les rayons X, étaient également, dans un premier temps, utilisés à des fins d’imagerie médicale et étaient censées apporter du bonheur à l’humanité.

Evolution régressive

L’évolution des technologies a permis de développer des moyens pour mieux appréhender les menaces et les questions de sécurité. Dans ce domaine, nous sommes allés très loin même si on peut comprendre que le bonheur de l’humanité tient aussi à la maîtrise des menaces qui planent sur les têtes des humains.

On peut aussi digresser longtemps sur les moyens que la technologie a permis de développer pour assurer la sécurité des uns tout en menaçant celle des autres.

Une arme de dissuasion nucléaire est aussi une menace nucléaire, faut-il le préciser. Sans s’égarer, on peut toutefois voir clairement la dérive de ces moyens développés pour justement protéger les individus et même préserver leur liberté tout en ayant accès à leur intimité – pour le moment uniquement, mais on voit bien que les choses s’accélèrent – sans que l’on ne voit des intellectuels et des leaders d’opinion hurler au scandale.

Aujourd’hui, les remises en question sont bien timides. Le débat avait certes déjà eu lieu en Europe en 2008. On prévoyait déjà l’installation de scanners corporels à titre expérimental. Cette fois, il semble qu’il y a urgence à les installer dans le plus grand nombre d’aéroports européens – aux Etats-Unis c’est déjà fait – en attendant de voir cette condition posée par les organisations de l’aviation civile. Cela porte un risque, celui de voir les avions de certaines compagnies interdits d’atterrissage dans certains aéroports faute d’avoir installé des scanners corporels aux aéroports de départ. Verra-t-on des fondamentalistes refuser de prendre l’avion pour ne pas avoir à exhiber leur «a’oura» à des agents de l’ordre ? Ou bien est ce que «al hadja» la nécessité, ce laisser-passer dogmatique, va permettre de voir ces scanners s’installer partout ? En Europe, un certain nombre d’organisations, considérées pour certaines comme des réunions de hurluberlus des droits de l’homme, ont commencé à lancer des pétitions indiquant que ces scanners corporels vont grever les budgets publics tout en soulignant que l’efficacité de ces appareils n’est pas encore démontrée. Pour eu, il s’agit d’une dévrive sécuritaire du même acabit que celle observée avec la vidéosurveillance généralisée ou le stockage de données privées. En fait, il s’agit de mettre dans la balance l’impératif sécuritaire d’une part et la dignité, l’intégrité physique ainsi que le respect de la vie privée de l’autre. Cela fait pencher la raison d’un côté évidemment, mais est-ce suffisant ? On dénonce également le peu d’informations sur l’impact sur la santé humaine des radiations émises par les scanners. Dans le même temps, ces appels sont bien timides et on se rend bien compte que ce sont les gouvernements et les élus dans les démocraties qui doivent s’opposer à l’installation de ces scanners. En attendant, même le débat autour de ces appareils n’a pas encore commencé.

Et puis, on le sait bien, lorsqu’on se met à parler de sécurité, la place du débat devient plutôt congrue. Et comme c’est pour le bien de tous… alors, pourquoi débattre.

Amine Esseghir


Pour plus de détails sur les études sur l’hippocampe, Demis Hassabis et ses collaborateurs détaillent leurs travaux dans l’article «Decoding Neuronal Ensembles in the Human Hippocampus», publié le 12 mars 2009 dans la revue Current Biology. http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(09)00741-6


Les Débats du 13 au 19 janvier 2010

vendredi 1 janvier 2010

Pour se souvenir de Ghaza

Il y a un an des Palestiniens se faisaient tuer en direct. Vingt deux jours plus tard on entendait un président Egyptien, dans une mauvaise comédie de café théâtre, appler les Israéliens à cesser immédiatement leur agression. Immédiatement, après 22 jours de martyr et 1300 morts dont la moitié n'étaient que des enfants.

Cessez-le-feu à Ghaza

«Fawran», la mauvaise comédie égyptienne

La fin provisoire d’un massacre de dizaines de Palestiniens de la bande de Ghaza, retransmise quasiment en direct sur quelques télévisions arabes, aura pris fin comme dans une pièce de théâtre macabre. Il aurait fallu, semble-t-il, un simple discours et un coup de téléphone pour en finir avec le cauchemar.

Le président égyptien Hosni Moubarak a appelé Israël samedi, soit 22 jours depuis le début de l’agression israélienne à cesser «fawran» (immédiatement) ses opérations militaires et à retirer ses troupes de la bande de Ghaza. «J'exige d'Israël aujourd'hui qu'il arrête immédiatement ses opérations militaires. J'exige de ses dirigeants un cessez-le-feu sans conditions et j'exige un retrait total des troupes israéliennes de la bande de Ghaza», a tonné un raïs visiblement irrité. Aussi simplement et en des termes clairs, l’appel égyptien aurait été immédiatement entendu par le Premier ministre israélien Ehud Olmert qui a annoncé le cessez-le-feu unilatéral.

Question à 1 300 morts : si c’était aussi simple que cela, pourquoi n’y a-t-on pas pensé tout de suite après les premiers bombardements ? Pourquoi a-t-on attendu 22 jours, 1 300 morts dont près de 500 enfants, des milliers de blessés, des villes entièrement dévastées, pour arrêter le massacre ?

La réaction égyptienne intervenait en fait après la signature vendredi sans l’Egypte, principal concerné, d’un accord entre la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni, devant permettre la lutte contre la contrebande d'armes vers la bande de Ghaza. Des armes qui viendraient à travers les tunnels qui relient Ghaza à Rafah en Egypte. Un accord dénoncé immédiatement par Ahmed Abou El Gheit, ministre égyptien des Affaires étrangères, indiquant que l’accord n’engage que ses signataires. Colère légitime des Egyptiens qui jusque-là ont joué les intermédiaires compréhensifs, facilitant l’action d’Israël, tout en offrant, il est vrai, une porte de sortie et un moyen de communiquer à un mouvement Hamas isolé. Pourtant, le pouvoir égyptien était remercié de la plus vile manière, en le considérant comme quantité négligeable et sur le territoire duquel on se permet d’échafauder des plans d’intervention militaires, écornant ainsi sérieusement sa souveraineté.

Preuve des raisons de la colère du président égyptien : «L'Egypte n'acceptera jamais aucune présence étrangère d'observateurs sur son territoire. Je dis que c'est une ligne rouge que je n'ai pas permis, et ne permettrai pas qu'on franchisse». Là, ce n’est même plus la ligne rouge qui est franchie mais quasiment un acte de mépris outrageant.

Mais au moment où se met en colère le raïs, le mal est déjà fait. Les Palestiniens ne cessent de compter leurs morts, notamment les enfants. Ils constatent que l’armée israélienne s’est permis l’usage d’armes inconnues jusque-là qui aveuglent les enfants. Le plan de cessez-le-feu égyptien provisoire de dix jours, le temps de négocier les dispositifs de sécurité aux points de passage de la bande de Ghaza destinés à empêcher l'entrée d'armes dans le territoire n’est même plus d’actualité. Les Israéliens avec qui il coopère viennent de lui faire un enfant dans le dos, considérant le territoire égyptien terrain d’opérations où ils peuvent se déployer avec les Américains. Faisant fi des déclarations égyptiennes qui indiquaient que les armes ne transitaient pas par l’Egypte, mais arrivaient plutôt aux militants du Hamas par la mer.

Quel discrédit, quel affront alors que les Egyptiens se sont démenés comme de beaux diables pour aider les Israéliens à maintenir leur blocus sur Ghaza, ont tout fait pour faire échouer le Sommet arabe de Doha, ont fermé les passages de Rafah, étouffant l’autorité du Hamas et les Palestiniens avec, ont interdit l’entrée des aides humanitaires qataries à Ghaza, ils se voient récompensés par le déni de souveraineté sur leur propre territoire.

Quel crédit donner alors au coup de colère du président Moubarak ? Il a arrêté le massacre quand des voix se sont élevées au sein même d’Israël pour dire qu’il fallait s’arrêter. Il est allé contre l’opinion et la colère de la rue en Egypte quand les Egyptiens exprimaient eux aussi leur colère et leur ressentiment contre ce qui se passait à Ghaza. Il est intervenu quand les observateurs les moins avertis prédisaient que l’agression israélienne prendrait fin quelques heures avant la prise de fonction du président Obama à Washington.

Exiger d’Israël d’arrêter «fawran» ses opérations militaires à Ghaza était-il la meilleure des choses à dire à ce moment-là ? Certes, Ehud Olmert a annoncé quelques heures plus tard le cessez-le-feu unilatéral israélien, mais personne n’est dupe, pas même les hôtes illustres de l’Egypte à Charm El Cheikh.

Dernier tableau

La réponse des chefs d’Etat européens à l’invitation du président égyptien ne s’est pas fait attendre. Sans autre souci pour les moyens logistiques nécessaires à la tenue d’un tel sommet, sans prendre le moindre risque dans une zone qui a connu déjà un attentat meurtrier il y a à peine trois ans, le sommet de Charm El Cheikh s’est ouvert, coprésidé par les présidents égyptien et français. Etait-ce la moindre des politesses de la part des alliés d’Israël de venir soutenir un chef d’Etat qui a été critiqué, houspillé ? Il est vrai que dans le lot des chefs d’Etat, le président turc Abdullah Gül était présent, il représente un pays qui reconnaît certes Israël, mais qui n’a cessé de condamner l’agression israélienne à Ghaza.

«L'Egypte a été critiquée mais a bien travaillé », a indiqué le président Sarkozy. Difficile de comprendre ce que veut dire le président français. Son propre ministre des Affaires étrangères s’était indigné en voyant Israël bombarder des hôpitaux, des écoles dépendant de l’ONU et un immeuble abritant des organes de presse. En quoi l’Egypte a bien travaillé alors ? En n’empêchant pas Israël de commettre son massacre de Rafah à huis clos ? En évitant la naissance d’un front du refus arabe face à l’agression israélienne ? En appelant après 22 jours à un cessez-le-feu immédiat ?

Si le chef d’Etat égyptien savait être aussi efficace et bien travailler, il aurait pu faire cesser le massacre à Ghaza dès le déclenchement de l’offensive israélienne barbare, voire l’empêcher, puisque programmée de longue date et l’Egypte en était avertie. Les parents des enfants palestiniens assassinés à Ghaza lui en auraient certainement aussi rendu grâce.

Amine Esseghir

Les Débats
du 21 au 27 janvier 2009

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